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Aujourd’hui, le vent et demain, la pluie.
( Rày Gió Mai Mưa  )
( Kim Van Kieu, poème de 3254 vers, du vers 307 à vers 344 )
Poème : Nguyen Du ( 1766 – 1820 )
Musique : Quach Vinh-Thien
Paris, le 29 octobre 2006  
Traduction : Nguyen Van Vinh

Le jeune homme qui déjà guettait l’événement prévu.
Éleva de ce côté du mur sa voix pour sonder de loin le cœur de la belle :
Cette épingle, dit-il, je l’ai trouvé, je ne sais plus où ?
J’ignore où se trouve « Hop Pho » ( une ville ) pour espérer y avoir retourner des perles !
La voix de Kiêu qui, de l’autre côté, avait entendu, se fit entendre à son tour :
Je vous remercie de cette générosité qui sait dédaigner les objets trouvés.
Une épingle à cheveux est un bijou de peu de valeur,
Mais votre grand cœur qui sait mettre le devoir au-dessus des biens est incommensurable !
Kim répondit : Nous sommes des voisins qui se rencontrons si souvent.
Nous sommes de proches voisins et non pas des inconnus l’un pour l’autre.
Je connais ce jour de bonheur à la faveur d’un peu de parfum tombé de vous.
Mais combien j’ai déjà compté de souffrances endurées par mon cœur depuis si long temps !
Ce jour est enfin arrivé après tant d’autres.
Arrêtez-vous donc un peu pour me permettre de vous dire si peu que ce soit,
les sentiments que j’éprouve pour vous.
Cela dit, il se hâta de rentrer chez lui prendre parmi ses objets personnels
pour les joindre au bijou à restituer.
Une paire de bracelets en or et un carré de soie transparente tissée en foulard.
A l’aide d’une longue échelle, il monta jusqu’au haut du mur.
C’était bien la personne de l’autre jour sans aucune erreur possible.
Kiêu était pudibonde réservée : elle s’avança en hésitant,
Lui l’avait déjà bien regardée qu’elle, toute craintive, baissait encore la tête.
Il dit : Depuis qu’un hasard providentiel nous a fait nous rencontrer.
J’ai soupiré après vous en silence : j’ai pensé à vous en cachette.
Et depuis le temps que cela dure, ma patience est à bout.
Je commençais à désespérer.
Mon squelette d’abricotier a eu le temps de maigrir et de se dessécher encore.
Et les jours se sont ajoutés aux jours, sans
que jamais j’aie pu espérer voir arriver enfin ce beau jour.
Les mois se sont écoulés bien révolus et mon cœur semblait monter au beau palais
qui plane parmi les nuages.
Tenace, j’étais résolu à rester au pied de l’arbre jusqu’au bout,
Au risque d’y mourir dans la posture que j’ai adoptée,
Puisque vous voici, je vous en supplie, dites-moi, un ou deux mots.
Puisse la clarté qui illumine votre gracieuse beauté jeter un rayon sur mon humble personne.
Toute confuse, elle répondit après de longues hésitations :
Dans nos traditions de famille honnête et pauvre on a comme occupations habituelles

la cueillette des légumes.
Quand il est question d’amour et de mariage,
Il appartient aux parents de dire qui ou non.
Vous avez eu la bonté de vous apitoyer sur ma personne insignifiance
et de vous intéresser à ma beauté éphémère.
Mais je suis trop jeune pour savoir comment vous répondre.
Kim dit : Les jours se suivent et ne se ressemblent pas.
Les rencontres heureuses n’arrivent pas souvent au cours du printemps de la vie.
Si vous ne vouliez pas vous laisser attendrir par ce cœur qui vous aime à devenir stupide.
Vous feriez de moi une victime sans que cela profite à qui que ce soit.
Donnez-moi donc n’importe quoi, aussi peu que cela soit,

pour que je puisse garder de vous un gage,
Pour que je sois fixé sur mon sort.
Puis j’envisagerai ensuite les moyens de vous demander officiellement en mariage.
Si le ciel venait à ne pas bénir mon amour sincère.
Eh bien ! Je prendrais le parti de laisser passer toute ma vie de jeunesse.    

 

Today, the wind and tomorrow, the rain.

( Rày Gió Mai Mưa  )
( Kim Van Kieu, poem 3254 verses, from verse 307 to verse 344 ) 
Poem : Nguyen Du ( 1766 – 1820 )
Music : Quach Vinh-Thien
Paris, October 29th, 2006   
Translation : Hoai Van Tu

Kieu’s voice immediately came from, the wall over.
To the superior man who disdains found objects goes my appreciation.
A hairpin is no object of great value, to my estimation.
But truly admirable are your righteousness and noble character.
The man said : We are close neighbours.
And of course, no stranger to each other.
I owe you so much for the perfume that, on the hair pin, still lingers.
I wish you knew the torments of my heart that have been making me suffer.
For this day, I have been waiting for a long time.
Pray, stay a moment, my heart has so much to confide.
In haste, he returned home to take a few objects of his own.
A silk scarf and a pair of bracelets made of gold.
He swiftly the wall by means of a ladder.
The belle of the other day. Is that really her ?
Nervous in his presence, she kept a reserved attitude making no sound.
He looked straight in her face and she, out of shyness, looked down.
Since the time we met by chance, said he.
I have been missing you in silence and hoping secretly.
Grief and sorrow have emaciated my weak body.
For months during, my soul was up there in the moon palace, dreaming.
I’ll never lose hold of the tree of waiting I’ve been embracing.
To tell you a few words, may I take this opportunity.
Will you, O precious mirror. Beam down on a humble duck week like me.
After a moment of hesitation, said she.
Although poor, our family traditions require pure manners.
Should it be a question of marriage and love.
It is up to my parents to ultimately decide.
I do appreciate your feelings for me, a humble flower that met your sight.
But still an innocent child give you an answer, how dare I ?
He said : Today is windy but tomorrow may be rainy.
Do these spring days promise another encounter so happy ?
If my heart sentiments are not considered favourably.
It will be no advantage for you but, of course, a big misfortune to me.
I will give me a big incentive, a word of promise now.
Then I’ll work out the formal engagement, I vow.
Should Heaven fail to favour the sincere and earnest love of mine.
This life in its full spring, I would not regret to sacrifice.
 

Rày Gió Mai Mưa


Từ câu thơ 307 đến câu 344
Thơ : Nguyễn Du (1766-1820).
Nhạc : Quách Vĩnh-Thiện
Paris, le 29 Octobre 2006

Tiếng Kiều nghe lọt bên kia,
Ơn lòng quân tử sá gì của rơi,
Chiếc thoa nào của mấy mươi,
Mà lòng trọng nghĩa khinh tài xiết bao.
*
Sinh rằng Lân Lý ra vào,
Gần đây nào phải người nào xa xôi,
Được rày nhờ chút thơm rơi,
Kể đà thiểu não lòng người bấy nay,
Bấy lâu mới được một ngày,
Dừng chân gạn chút niềm tây gọi là,
Vội về thêm lấy của nhà,
Xuyến vàng đôi chiếc khăn là một vuông,
Bậc mây rón bước ngọn tường,
Phải người hôm nọ rõ ràng chăng nhe,
Sương sùng giữ ý rụt rè,
Kẻ nhìn rõ mặt người e cúi đầu,
Rằng : Từ ngẫu nhĩ gặp nhau,
Thầm trông trộm nhớ bấy lâu đã chồn,
Xương mai tính đã rũ mòn,
Lần lừa ai biết hãy còn hôm nay.

*

Tiếng Kiều nghe lọt bên kia,
Ơn lòng quân tử sá gì của rơi,
Chiếc thoa nào của mấy mươi,
Mà lòng trọng nghĩa khinh tài xiết bao.
*
Tháng tròn như gởi cung mây,
Trần trần một phận ấp cây đã liều,
Tiện đây xin một hai điều,
Đài gương soi đến dấu bèo cho chăng,
Ngần ngừ nàng mới thưa rằng,
Thói nhà băng tuyết chất hằng phỉ phong,
Dù khi lá thắm chỉ hồng,
Nên chăng thì cũng tại lòng mẹ cha,
Nặng lòng xót liễu vì hoa,
Trẻ thơ đã biết đâu mà dám thưa,
Sinh rằng Rài Gió Mai Mưa,
Ngày xuân đã dễ tình cờ mấy khi,
Dù chăng xét tấm tình si,
Thiệt đây mà có ích gì đến ai ?
Chút chi gắn bó một hai,
Cho đành rồi sẽ liệu bài mối manh,
Khuôn thiêng dù phụ tấc thành,
Cũng liều bỏ quá xuân xanh một đời.